Ce que j’aurais aimé savoir avant de devenir parent

(… et que j’aurais aimé qu’on me dise, sans filtre)

Avant d’être parent, on croit qu’on sait.
On croit qu’on est prêt. Qu’on fera autrement. Qu’on saura gérer.
Et puis on devient parent… et la vie commence pour de vrai.

Je ne dis pas que j’aurais fait autrement si j’avais su.
Mais peut-être que j’aurais moins culpabilisé.
Moins douté. Moins résisté.
Et surtout, peut-être que je me serais sentie moins seule.

J’aurais aimé qu’on me dise…

Que parfois c’est dur.
Vraiment dur.
Pas juste un peu fatigant, mais épuisant jusqu’au fond du corps et de la tête.

Que parfois je me sentirais loin de la vie que j’avais imaginée.
Que mes idéaux se fracasseraient un peu.
Mais que la réalité, bien que plus brute, serait aussi bien plus belle.

Que je grandirais autant que mes enfants.
Que chaque jour avec eux serait un apprentissage — sur eux, sur moi, sur le monde.
Et que parfois, ils viendraient appuyer exactement là où ça fait mal, comme un miroir qui ne ment jamais.

J’aurais aimé qu’on me dise que je n’avais pas besoin d’être parfaite.
Qu’être un bon parent, ce n’est pas tout donner jusqu’à s’oublier.

Qu’être un bon parent, ce n’est pas se sacrifier ou tout sacrifier pour eux.
Que c’est aussi savoir poser des limites. À ses enfants.
Mais aussi à sa propre famille. À la société. À soi-même, parfois.

Que les conseils allaient pleuvoir.
Et qu’il faudrait apprendre à louvoyer entre les avis contradictoires, à faire le tri, à ne pas tout écouter.
Parce qu’en fait, personne n’a la recette magique. Personne n’a la science infuse.
Et c’est OK comme ça.

J’aurais aimé qu’on me dise que mon état intérieur allait influencer le leur.
Que si je suis tendue, ils le sont.
Que si je m’oublie, ils s’agitent.
Et qu’inversement, quand je respire… ils respirent avec moi.

Que parfois, j’aurais besoin de temps loin d’eux.
Que ce n’est pas de l’égoïsme.
C’est de l’hygiène émotionnelle. Une nécessité. Un droit.

Que ce rôle, c’est un job à plein temps, même si on travaille aussi à l’extérieur.
Et que, comme tout travail, il mérite des pauses, des appuis, du soutien.

J’aurais aimé qu’on me dise que je ferais des erreurs.
Souvent.
Et que ce ne serait pas la fin du monde.
Parce que mes enfants n’ont pas besoin d’une version parfaite de moi.
Ils ont besoin d’un parent présent, authentique, capable de reconnaître ses limites, de demander pardon, de recommencer.

J’aurais aimé qu’on me dise que tout change.
Que mes priorités bougeraient.
Que mon corps ne serait plus le même.
Que mes certitudes s’effondreraient.
Et que tout ce remue-ménage allait aussi m’apprendre à aimer autrement. Et à m’aimer autrement aussi.

J’aurais aimé qu’on me dise que le silence est parfois louche.
Mais qu’un jour, je le rechercherais.
Qu’un matin, mon enfant me dirait “je t’aime” en passant sa petite main sur ma joue.
Et que, malgré la fatigue, je pleurerais de gratitude.

Aujourd’hui, je ne cherche plus à tout savoir.

J’essaie juste d’être là, comme je suis.
Avec mes ressources.

Mes doutes.

Mes élans.

Mes écarts.

Mes faiblesses.

Mes coups de mou et de gueule.

Mes fous rires.

Mes câlins et mes baisers.

Avec tout mon amour et ma tendresse.

Et si je devais te dire une chose, à toi qui deviens parent ou qui y es jusqu’au cou :
Tu n’as rien à prouver.
Tu as juste à avancer, pas après pas.
À ton rythme.
Avec ce que tu es.
Et c’est déjà énorme.

Et si c’était à refaire ?

Même avec le chaos, les cernes, les “pourquoi” sans fin et les moments de doute, je referais tout... Parce qu’au milieu du bruit et de la fatigue, il y a de l’amour brut, immense, bouleversant.

Et peut-être que si on partageait un peu plus ces réalités – les vraies, pas celles des photos filtrées sur Instagram – on serait tous un peu plus indulgents avec nous-mêmes. Et avec les autres.

Et vous, qu’est-ce que vous auriez aimé savoir ?
Votre parole compte.
Elle aidera sûrement un·e autre parent à se sentir un peu moins seul·e.

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