Si même une IA ne me comprend pas… comment le pourrait mon enfant ?

Ce que mes échanges avec ChatGPT m’ont appris sur la clarté de mes demandes parentales (et comment éviter les conflits absurdes du quotidien)

Vous avez l’impression de vous répéter sans être entendu.e ?

Et si vos enfants ne comprenaient pas… parce que ce n’était pas si clair ?

Dans cet article, une anecdote avec une IA devient le point de départ d’une prise de conscience parentale : formuler autrement, c’est souvent la clé.

L’autre jour, j’ai demandé à une IA de transformer une photo en dessin façon manga.
Simple, non ?

Eh bien non.
La machine et moi avons tourné en boucle pendant 10 minutes.

Je reformulais.
Elle interprétait.
Je précisais.
Elle partait dans une autre direction.

On était dans deux réalités parallèles. Littéralement.
Et à un moment, j’ai eu un flash.

Ce sentiment de répéter la même chose.
D’avoir l’impression que c’est évident, mais que ça ne l’est pas.
De m’énerver.
Et que l’autre en face (robot ou enfant, au choix) s’énerve aussi parce qu’il “a fait ce que je voulais”.
Mais pas vraiment.

Quand l’IA bugue (et moi aussi)

Cette histoire de photo façon manga, c’était censé être un petit test technique, un truc pour passer le temps et m’amuser.
Et c’est devenu une sorte de miroir parental.

Parce qu’en fait… j’ai déjà vécu ça.
Pas devant un écran, mais dans ma cuisine, ou ma voiture, ou un couloir à l’heure de partir à l’école.

Quand je dis à mon enfant :
– “Allez, dépêche-toi.”
Et qu’il me répond 5 minutes plus tard, encore en chaussettes, “mais je me dépêche !”.

On n’a juste pas la même définition du mot “dépêche-toi”.

Ce n’est pas l’IA qui ne comprend rien… c’est moi qui parle flou

À force d’échanges décevants avec l’IA, je finis toujours par me poser LA bonne question :

“Et si ce n’était pas le robot qui était bête, mais moi qui étais floue ?”

Spoiler : oui… c’est moi.

Je suis coach. J’ai l’habitude d’aider les autres à clarifier leurs objectifs, leurs intentions, leurs demandes.
Et pourtant, il m’arrive encore de croire que “j’ai été claire” alors que… non.

Pas pour l’autre.
Pas pour mon enfant.
Pas pour une IA non plus.

Et quand je me relis ou que je fais reformuler l’IA ce qu’elle a compris de ma demande, je me rends compte qu’un mot, un contexte ou un objectif manquait.

C’est frustrant.
C’est parfois drôle.
Et c’est souvent très instructif.

Parent ou prompt engineer : même combat

Quand je fais une demande à mes enfants, j’ai parfois l’impression que ça va de soi.
Mais le “range ta chambre” n’a pas de signification universelle.
Pas plus que “sois calme” ou “fais un effort”.

👉 “Sois calme” peut vouloir dire :

  • à l’école : ne parle pas, ne bouge pas, écoute.

  • à la maison : ne cours pas, ne crie pas, joue doucement, ne te bagarre pas avec ton frère ou ta soeur.

  • en voiture : arrête de chanter à tue-tête.

Et souvent, je ne dis pas ce que je veux.
Je dis ce que je ne veux pas.
Mais ça ne donne aucune indication sur ce qu’il faut faire.

Clarifier, ce n’est pas micro-manager

Je crois que parfois, on évite de formuler une demande claire par peur d’en faire trop.
Peur d’être autoritaire.
Ou peut-être parce qu’on a grandi dans une culture de l’implicite, où les choses “se devinent”.

Mais devine quoi ?
Un enfant ne devine pas.
Et une IA non plus.

(Et spoiler : un adulte ne devine pas non plus)

Clarifier, ce n’est pas diriger à la baguette.
C’est offrir un cadre de réussite.

Quand c’est clair, c’est plus fluide (même si ça râle quand même un peu)

Quand je dis “range ta chambre”, et que je précise :
– “Je veux que les habits soient dans la panière, les papiers de bonbons dans la poubelle, et que je puisse poser un pied sans marcher sur un LEGO”,
eh bien oui, ça râle.
Mais au moins, il n’y a pas de débat sur ce que “ranger” voulait dire.

Quand c’est clair, c’est plus simple.
Moins d’interprétations (du coup c’est rassurant pour l’autre et même confortable car il sait ce qu'i est attendu de sa part).
Moins de failles dans lesquelles s’engouffrer.
Plus de coopération (même à contre-cœur, parfois, mais ça compte aussi).

Ce que je garde de mes échanges avec ChatGPT

Je ne formule pas mes demandes comme des prompts.
Mais presque.

Aujourd’hui, je réfléchis à ce que j’attends vraiment.
Je nomme l’objectif.
Je donne un contexte.
Et je vérifie si ça a été compris.

Mes enfants ne sont pas des robots.
Mais ils ont aussi besoin qu’on leur donne les bonnes clés de lecture.
Et parfois, je leur raconte cette histoire de pantalon de costume (oui, juste le pantalon, pas le costume entier – et ça change tout) pour leur expliquer pourquoi la précision, ça compte.

Conclusion : Ce qui est évident pour vous… ne l’est pas pour l’autre

On est les seuls à savoir ce qu’il y a dans notre tête.
Si on oublie un bout de la demande, un bout du contexte, un mot important… il ne faut pas s’étonner que le résultat ne soit pas le bon ou plus exactement qu’il ne soit pas le résultat qu’on espérait.

Ce que ChatGPT m’a appris ?
Ce n’est pas comment éduquer mes enfants…
Mais comment exprimer clairement ce que j’attends, sans interprétation possible (ou en tous cas avec le moins d’interprétations possibles).
Et dans un monde où tout va vite, où les enfants (et nous) jonglent entre mille injonctions, c’est déjà un super pouvoir parental.

✨ Essayez chez vous : la prochaine fois que votre enfant “ne comprend pas”… relisez-vous comme si vous étiez une IA.
Spoiler : c’est souvent plus flou qu’on ne croit.

✨ À tester chez vous

Et vous ?

Quelle est la dernière demande que vous avez faite… et qui n’a pas été comprise ?
Et si, à l’image de l’IA, ce n’était pas l’autre le problème, mais la formulation ?

On en reparle ensemble ? Prenez RDV pour un entretien préalable

RDV Cabinet & Visio
Précédent
Précédent

📱 Scroll vs devoirs : le piège de la récompense inversée

Suivant
Suivant

Responsabiliser plutôt que faire obéir : changer de regard sur l’autorité parentale