Et si vous étiez juste en train de monter un cheval mort ?
Ces stratégies éducatives qui épuisent… et ce que vous pouvez faire à la place
Vous arrive-t-il de répéter 10 fois la même consigne, sans effet ?
De ressasser une menace ou une règle, en espérant qu’un jour, ça "passe" ?
D’avoir l’impression que vous faites tout ce qu’il faut — et pourtant, rien ne change vraiment ?
Si c’est le cas, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul.e. Et surtout, vous n’êtes pas en tort.
Mais vous êtes peut-être en train de faire ce que beaucoup de parents — et de professionnels (et de monde en général) — font sans s’en rendre compte : essayer de monter un cheval mort.
🐎 La théorie du cheval mort (version parentale)
Connaissez-vous la théorie du cheval mort ?
Cette métaphore venue du monde du management est aussi simple qu’efficace :
“Quand vous découvrez que vous êtes en train de monter un cheval mort, la meilleure chose à faire… c’est de descendre.”
Mais au lieu de ça, on voit souvent, dans les familles comme dans les organisations, des réactions bien connues :
Remplacer le cavalier (“Va voir ton père, moi j’en peux plus.”)
Mettre plus de pression (“Si tu ne fais pas ce que je dis, cette fois c’est vraiment fini.”)
Lire un énième livre pour mieux “gérer” le problème (au cas où on trouverait LA réponse et LA méthode quelque part, sait-on jamais)
Se dire que le problème vient de l’enfant (“Il est ingérable, il cherche les limites.”)
Continuer... en espérant un miracle
Et pendant ce temps, vous vous épuisez.
Et l’enfant aussi.
🎯 Le vrai message : ce n’est pas que vous vous y prenez mal…
C’est peut-être que cette stratégie-là ne fonctionne pas pour vous (et pour votre famille).
Il y a une croyance tenace en parentalité : si je persiste, ça finira par marcher.
Mais dans les faits, la répétition n’est pas toujours gage d’efficacité.
Parfois, ce n’est pas vous qui êtes défaillant.e.
C’est l’outil que vous utilisez qui ne correspond pas à votre enfant, à votre réalité familiale, à ce moment-là de votre vie.
C’est ça, un cheval mort :
Une méthode qui a marché un temps… et qui ne marche plus.
Une posture éducative copiée ailleurs… mais qui sonne faux chez vous.
Une habitude qu’on garde “parce qu’on ne sait pas quoi faire d’autre”.
🧭 Comment savoir si vous êtes sur un cheval mort ?
Voici quelques indicateurs :
Ce que vous vivez -> Ce que ça peut révéler
Vous répétez sans cesse les mêmes phrases -> Votre enfant a besoin d’un autre type de cadre ou d'interaction
Vous vous sentez impuissant.e, exaspéré.e, vidé.e -> Le levier utilisé n’est pas adapté
Vous avez peur de changer de méthode -> Vous êtes coincé.e entre fidélité à vos valeurs et peur de “lâcher prise” (et l’humain d’une manière générale a peur du changement et de ce qu’il ne connaît pas)
Vous vous jugez en boucle -> Le problème n’est pas vous, mais peut-être ce que vous essayez de maintenir
✋ Alors… on descend ?
Descendre du cheval mort, ce n’est pas céder, renoncer ou abandonner l’éducation.
C’est au contraire :
Faire preuve de lucidité,
Vous autoriser à dire “ça ne marche pas, j’ai le droit de faire autrement”,
Vous libérer d’un poids inutile,
Et surtout : retrouver du mouvement là où il n’y avait plus que tension.
C’est aussi parfois oser l’inconfort temporaire d’un changement, pour sortir d’un conflit chronique.
🔄 Quelques pistes pour relancer l’élan
🔹 Reformulez vos attentes : Et si la consigne était floue, irréaliste, ou simplement inadaptée à l’âge de l’enfant ?
🔹 Osez sortir du cadre : Et si vous changiez complètement d’approche — pas pour céder, mais pour ajuster ?
🔹 Faites équipe : Parlez avec l’enfant au calme, hors du conflit. Cherchez ensemble une solution.
🔹 Demandez du soutien : Un regard extérieur (coach, thérapeute, autre parent) peut vous aider à voir ce que vous ne voyez plus.
💬 Pour finir
Il n’est pas question de remettre en question votre capacité à éduquer.
Mais juste de vous proposer de regarder autrement.
De changer de lunettes et de perspective.
De faire un pas de côté.
Parce que le problème, ce n’est pas vous.
Ce n’est pas non plus toujours l’enfant.
Parfois, c’est juste… que le cheval est mort.
Alors si vous avez besoin de descendre, faites-le. Sans honte. Sans culpabilité non plus.
Et venez marcher un peu à côté, le temps de trouver une monture qui vous ressemble.