Comment faire parler un adolescent qui ne veut pas (vraiment pas)

Il y a des jours où l’on aimerait juste savoir ce qui se passe.
Mais l’ado, lui, se ferme. Se renferme. Et parfois, il ne parle pas. Point.

Pas parce qu’il vous rejette.
Pas parce qu’il ne vous aime pas.
Mais parce qu’il est dans quelque chose qu’il ne sait pas toujours nommer.
Et qu’il ne peut pas toujours partager.

Quand un adolescent ne veut pas parler, ce n’est pas à forcer le dialogue qu’on fait avancer la relation.
C’est à changer de posture.

Pourquoi se tait-il ?

L’adolescence, c’est un chantier.
Dedans, il y a :

  • la recherche d’identité,

  • les émotions qui bousculent,

  • la peur d’être jugé.e ou incompris.e,

  • le besoin de se détacher pour exister autrement que comme “l’enfant de”.

Alors non, ce n’est pas personnel.
Mais ce n’est pas confortable non plus, en tant que parent. C’est même frustrant parfois, angoissant aussi.

La question à se poser n’est pas “Comment le faire parler ?”
C’est plutôt : “Comment lui donner envie de parler ? Et se sentir libre de ne pas le faire aussi.”

Parce que comme vous, il y a des moments où il accepte de parler, et d’autre où il n’a pas envie ou pas les mots.

Poser un cadre sécurisant (vraiment sécurisant)

Pour qu’un adolescent s’ouvre, il doit savoir que :

  • ses paroles ne seront pas utilisées contre lui,

  • il ne sera pas coupé en plein vol,

  • il ne recevra pas une leçon en retour.

Pas de jugement. Pas d’interrogatoire. Pas d’attente de performance.

“Je suis là si tu as envie de parler. Je ne te force pas, mais je ne te lâche pas non plus.”

Créer les bons moments (et lâcher l’idée du “moment idéal”)

Les ados ne parlent pas forcément quand on le décide.
Ils parlent quand ils se sentent prêts.
Et souvent… au moment le plus improbable.

Un trajet en voiture. Une sortie improvisée. Une fin de repas. Quand on vient dire bonne nuit.
Des espaces “neutres”, sans face-à-face direct, sans pression.

L’idée n’est pas de programmer une discussion.

Mais de rendre disponibles des espaces où la parole est possible, sans objectif ni enjeu.

Poser des questions qui ouvrent, pas qui verrouillent

“Ça va ?” → “Oui.”
“Tu veux en parler ?” → “Non.”

C’est frustrant, oui.
Mais ce sont des portes fermées par de toutes petites clés.

🔓 Essayez plutôt :

  • “Qu’est-ce qui t’a marqué.e aujourd’hui ?”

  • “Tu as l’air préoccupé·e… Tu veux que je t’écoute ou que je te laisse tranquille ?”

  • “Tu préfères qu’on en parle plus tard ?”

Ces phrases montrent que vous êtes là, sans intrusion, mais sans désengagement non plus.

Respecter les silences (et ce qu’ils protègent)

Le silence n’est pas un vide.
C’est parfois une protection. Une transition. Une pause nécessaire.

Parfois un silence est juste ce qu’il faut, ce dont il a besoin.

Parfois un silence vaut mieux que des mots.

L’adolescent a besoin d’un espace où il peut penser sans devoir expliquer, ressentir sans devoir justifier.

Votre calme, votre présence, votre écoute silencieuse — c’est déjà un pont.

Un silence partagé peut aussi être plein de tendresse, d’amour, une connexion entre votre enfant et vous.

Accepter de ne pas être “la personne avec qui il parle de tout”

Cela peut être douloureux à admettre.
Mais parfois, vous ne serez pas celle ou celui à qui il se confie.

Et c’est normal. C’est même sain.

Cela ne veut pas dire que vous avez échoué.

Cela ne veut pas non plus dire qu’il ne vous fait pas confiance.
Cela veut dire qu’il s’autorise à choisir ses espaces et ses personnes de confiance, et ça fait aussi partie de sa construction.

Ce que vous pouvez faire ?
Cultiver le lien, pas le contrôle.

Pour certains sujets, ce sera vous. Pour d’autres, un tiers de confiance, un copain, un proche, un frère ou une soeur …

Accepter cela c’est aussi l’acceptez et c’est aussi l’écouter (même si ce n’est pas à vous qu’il parle) et lui faire confiance.

Ce que je vous invite à retenir

Parler, ce n’est pas juste “mettre des mots”.
C’est sentir qu’on a le droit, le temps, la place.

Votre adolescent n’a pas besoin qu’on le pousse.
Il a besoin qu’on l’attende. Qu’on tienne le cadre. Qu’on reste présent·e.

Et parfois, qu’on parle moins, pour qu’il parle plus.

Si ce type de posture vous parle mais vous semble difficile à tenir au quotidien, je peux vous accompagner pour ajuster votre communication avec votre ado, retrouver une position claire et sereine, et sortir des tensions répétitives.

📩 Prenez RDV ici pour en parler, sans pression.

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