Faut-il convaincre ou simplement incarner ?

L’autre jour, j’ai participé à un barbecue avec d’anciens amis.
Des visages familiers, des discussions légères, des retrouvailles bienvenues.
Et au détour de la conversation, deux sujets sont venus me chercher en profondeur : l’adolescence, et le TDAH.

Je n’étais pas là en tant que “coach”.
Juste moi, dans un cercle d’amis.


Mais ces sujets-là, ils me traversent, ils m’habitent, ils font partie de ce que je vis et de ce que j’accompagne au quotidien.

"Est-ce qu’il faut forcément une crise d’ado pour aller bien ?"

C’est une maman qui m’a posé cette question.
Avec un regard à la fois inquiet et curieux.
Je l’ai sentie en interrogation sincère : est-ce que j’ai raté quelque chose ? est-ce que ça va exploser plus tard ? est-ce que c’est normal si ça ne crie pas à la maison ?

Je lui ai répondu que non, la “crise” n’est pas obligatoire.
Que s’opposer, ce n’est pas forcément se battre.
Qu’on peut se construire contre, autour, ou à côté… sans avoir besoin d’une guerre ouverte avec ses parents.

Et que parfois, la qualité du lien, l’écoute, la confiance laissée, permettent justement à l’adolescence de s’exprimer sans fracas.
Sans que ce soit “mou”, sans que ce soit “lisse”.
Juste… autrement.

Elle a semblé soulagée.

Et comme souvent, quand on parle d’adolescence, d’autres sujets viennent juste après… Le TDAH par exemple.

Puis la conversation a glissé vers le TDAH

Et là, j’ai entendu ce que j’entends (ou lis) souvent dans d’autres contextes :

“Tout le monde est TDAH aujourd’hui.”
“C’est une mode.”
“À mon époque, on gérait.”
“C’est un manque d’éducation, un peu de discipline suffirait.”

J’ai tenté d’ouvrir une brèche.
D’expliquer que le trouble ne se résume pas à de l’agitation.
Qu’il touche la concentration, la gestion émotionnelle, la mémoire de travail, l’estime de soi parfois.
Que ce n’est pas une excuse, ni un passe-droit, ni une étiquette figée.
Mais un fonctionnement neurologique particulier, qui mérite d’être reconnu et soutenu.
Et que oui, donner un cadre est essentiel — mais que ce n’est pas le cœur du sujet même si cela fait partie du sujet.

Et puis, j’ai arrêté de parler.

Pas parce que je n’avais plus rien à dire.
Mais parce que je sentais que ce n’était pas le bon espace.

Mais parce que je sentais qu’il fallait que je sois là, pleinement, juste à écouter, sans rebondir.
Il y avait trop de projections, trop de peurs, trop de défenses, trop de résistances.

Et surtout, je n’avais pas envie de convaincre.

Et c’est là que j’ai réalisé quelque chose d’important

Il y a quelques années (et même quelques mois), j’aurais insisté.
J’aurais défendu, expliqué, argumenté, jusqu’à me sentir vidée.
Parce que je voulais “faire passer le message”, “éduquer”, “réparer l’injustice”.

Mais ce jour-là, je suis restée ancrée.
Droite dans mes bottes.
En confiance avec ce que je sais, avec ce que je vis, avec ce que j’accompagne.

J’ai conservé mon énergie au lieu de la dépenser.

Je ne cherche plus à convaincre.

Je tiens mon espace.
Je pose une parole calme.
Et je laisse chacun face à ce qu’il peut (ou non) recevoir.

Incarner plutôt qu’argumenter

C’est peut-être ça, finalement, ma définition de ce que je fais aujourd’hui.
Je ne viens pas imposer un modèle.
Je ne suis pas là pour convaincre.

Je suis là pour incarner.
Ouvrir un autre possible.
Proposer une manière différente de regarder, de ressentir, d’agir.

Et ceux qui sont prêts… s’approchent.

Et pour ceux qui ne sont pas encore prêts, je plante une graine qui germera quand ce sera le bon moment.

Pourquoi je vous partage cela ici

Parce que si vous êtes parent, vous avez sûrement connu ça : ces moments où vous expliquez calmement, mais où on vous répond avec violence ou mépris.
Ces moments où vous sentez qu’insister ne sert à rien, mais où vous culpabilisez de ne rien dire.

Et peut-être que vous vous demandez : Est-ce que je me défile ? Est-ce que je devrais insister ? Est-ce que je suis faible ?

Non.
Parfois, le plus grand acte de solidité, c’est de ne pas s’épuiser à expliquer.
C’est de rester là, tranquille, avec votre vérité.
Et de la laisser parler pour vous.

Et si c’était ça, votre prochain pas éducatif ?
Apprendre à ne plus chercher à convaincre, mais à incarner votre vision avec confiance.
C’est ce que je vous aide à faire dans mes accompagnements.
Avec des outils concrets, mais surtout avec une posture intérieure plus juste, plus posée, plus vous.

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