Et les déesses créèrent la charge mentale 🧺

Mytho-parentalité : la lessive intérieure

“Et si ce n’était pas une panne… mais un trop-plein ?”

Il y a des jours où même la machine à laver décide de s’arrêter.
Pas de clignotant, pas de bip. Juste… rien.

Le linge trempe. Le tambour dort.

Et moi, je reste là, à fixer cette machine qui ne veut plus tourner.
À me demander si elle aussi, elle en a marre.

(et puis à grommeler dans ma barbe aussi).

Et si cette panne n’était pas un bug… mais un miroir ?

🧺 Scène banale. Symbolique totale.

C’est une scène on ne peut plus banale, et pourtant …

Un panier qui déborde.
Des chaussettes orphelines.
(J’ai même un sac à chaussettes orphelines, on ne sait jamais — peut-être que la deuxième réapparaîtra un jour. Et puis sinon, on crée des paires dépareillées. C’est chouette aussi.)

Des enfants qui demandent. Plein de choses.
Des questions. Des réclamations.
Des mails non lus. (Certains que je lirai. D’autres, non.)
Et cette fichue machine qui ne redémarre pas.

Je ne sais plus où donner de la tête. Je la perds aussi parfois (la tête).

Je soupire… et dans ma tête, ça s’agite.
Pas une, mais plusieurs voix.

Des voix intérieures.

Elles sont bruyantes d’ailleurs, ces voix.
Puissantes. Archétypales.
Des déesses, peut-être.

Des déesses, sûrement. Je les reconnais.

👑 Héra : “C’est toujours moi qui gère.”

Elle est là, digne mais fatiguée, la couronne de travers et le ton un peu sec. La mâchoire serrée à s’en faire péter les dents.

“Si je ne le fais pas, personne ne le fera.
Tout repose sur moi.
Ils ne se rendent même pas compte de tout ce que je fais dans l’ombre.”

Héra, c’est la reine. The Queen.

La gardienne du foyer.
La garante de l’ordre.
Celle qui veille, planifie, porte la charge mentale du quotidien… et rumine quand personne ne dit merci.
(Je crois que j’ai un peu beaucoup d’Héra en moi, car je rumine … régulièrement … un peu trop souvent à mon goût).

“Je suis la colonne vertébrale de cette maison.
Mais parfois, j’aimerais juste… poser les armes.
Et qu’on me dise : repose-toi, on gère.”

Et oui, elle a beau être une déesse et la patronne, elle aussi aimerait bien entendre certaines phrases. Mais bon vous connaissez Zeus ! C’est pas gagné pour elle.
Et parfois, moi aussi j’aimerais juste… poser ma couronne et qu’on me dise :
“Repose-toi. On gère.”

Parfois je l’entends, mais soyons honnête : c’est assez rare, enfin plus rare que je ne le voudrais.

🌾 Déméter : “Il faut qu’ils mangent, qu’ils dorment, qu’ils aillent bien.”

Elle plie les vêtements en silence.
Pas par plaisir.

Par mission. (D’un autre côté faire la lessive et plier le linge, c’est plutôt quelque chose qu’il faut faire - personnellement c’est pas mon kif ultime).

“Il faut que tout le monde ait ce dont il a besoin.
Des chaussettes propres, un goûter dans le sac, un sourire au réveil.
Je ne peux pas me permettre de flancher.”

Déméter, c’est la Mère nourricière.
La déesse des récoltes.
Celle qui veille au bien-être des siens — parfois au prix d’elle-même.

Déméter est douce.
Mais usée. lessivée (oui je sais j’ai osé).

Déméter, c’est celle qui fait tourner la maison. Un peu la chefe de la logistique.

Elle donne. Encore. Et encore.
Sans mesurer à quel point elle s’oublie.
Un peu comme moi, parfois, quand je veux trop bien faire.

🌒 Hécate : “Vous entendez ce silence ? Moi, je l’habite.”

Elle ne dit presque rien.
Elle est là, avec sa lanterne ou sa clé.
Elle voit ce que les autres ne voient pas.

Elle capte ce que les autres préfèrent ne pas voir.
Elle sent ce que je tente de cacher.

“Tu fais semblant de gérer.
Mais à l’intérieur, c’est le chaos.
Tu as besoin qu’on te voie. Pour de vrai.”

Hécate, c’est la Souveraine des passages.
Celle des seuils, de l’invisible, de l’intuition.

Celle qui murmure quand les autres crient.
Celle qui connaît la surcharge, l’effacement, l’épuisement invisible.

Elle me murmure que je suis en train de me perdre dans les rôles.
Que je continue à tourner en boucle… alors qu’il faudrait juste m’arrêter.

Comme ma machine à laver.

🔄 Le tirage à la corde

Et moi, au milieu de ces déesses, je suis comme la machine.

J’essaie de faire tourner.
Mais à l’intérieur, c’est bloqué.

Chacune tire la corde de son côté.
Héra veut que je tienne debout.
Déméter veut que tout le monde aille bien.
Hécate me souffle que je suis en train de m’effacer.

Je les entends toutes.

Elles sont toutes là, avec moi.

Parfois j’écoute davantage Héra, d’autres fois c’est Déméter qui a mon oreille.

Mais cette fois-là, je crois que c’est Hécate qui a eu toute mon attention.

Et si, au lieu de continuer à forcer, je faisais comme la machine ?
Je m’arrêtais.

J’ai débranché la machine.
Fait une pause.
Soufflé.
Et j’ai murmuré un petit message d’erreur… à moi-même.

Pas un caprice.
Une sagesse.

🌀 Et si ce n’était pas une panne…

…mais une alerte silencieuse ?
Un message.
Un passage.
Une invitation à ralentir, à réajuster, à respirer.

Et si la charge mentale n’était pas une faiblesse, mais un appel à transformer notre manière d’habiter nos rôles ?
Pas en les abandonnant.
Mais en osant les rééquilibrer.

💠 Ces déesses ne sont pas là par hasard.

Elles sont les visages symboliques de nos tiraillements intérieurs.


Héra, c’est notre besoin de reconnaissance, de structure, de loyauté.

Héra m’aide à tenir la maison. Mais parfois, elle m’épuise par son exigence.


Déméter, c’est la nourricière, l’amour inconditionnel, la sécurité affective.

Déméter m’enseigne le soin. Mais elle oublie que je suis un être humain, pas une fontaine intarissable.


Hécate, c’est l’intuition profonde, la lucidité, la gardienne de nos seuils intérieurs.

Hécate me rappelle que le chaos, quand je l’écoute, peut devenir une transition.

Elles ne vivent pas sur l’Olympe.
Elles vivent toutes en moi.

Elles vivent toutes en nous.
Et selon les jours, c’est l’une ou l’autre qui prend les commandes.

Parfois, elles se disputent notre attention.
Parfois, elles nous guident.
Et parfois, elles nous rappellent que nous aussi, nous avons besoin d’être vues, entendues, réparées.

Mais aujourd’hui, je sais que je peux les écouter sans leur obéir à l’aveugle.

Et je sais que vous aussi pouvez les écouter sans leur obéir systématiquement.

💬 Et vous ?

- Quelles sont les déesses qui tirent la corde chez vous ?
- Laquelle gagne ? Laquelle reste sur le banc de touche ?
- Que dirait votre “machine intérieure” si elle pouvait parler ?

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