Parentalité : suis-je devenue la PDG de ma propre famille ?
Un matin, j’ai ouvert mon agenda. Et j’ai eu envie de le refermer.
Pas juste parce qu’il était chargé. Il l’est toujours.
Mais parce que, pour la première fois, je me suis sentie étrangère à ma propre organisation.
Tout était millimétré : les rendez-vous médicaux, les menus équilibrés, les devoirs, les trajets, les moments “qualité” à caler entre deux lessives.
Tout était là.
Tout… sauf moi.
Et surtout, tout sauf eux. Les vrais. Pas ceux de mes to-do.
Pas mes enfants-formatés-à-épanouir.
Mes enfants-vivants.
Avec leurs élans imprévisibles, leurs colères du soir, leurs “non” sans raison.
Et leurs bras tendus quand moi, j’ai envie de dire “laisse, je suis occupée”.
Ce matin-là, j’ai compris : j’étais en train de gérer ma famille comme une entreprise.
Et je n’étais plus PDG de rien.
Juste épuisée.
Comme si l’entreprise dont j’étais PDG était en redressement judiciaire. Pas cool. Pas agréable, mais alors pas du tout.
Le parent-PDG : un rôle qu’on n’a jamais demandé… mais qu’on a endossé quand même
Sans s’en rendre compte, on a troqué l’intuition contre les KPI.
On parle d’objectifs éducatifs, de plans de carrière dès la maternelle, d’activités extrascolaires “valorisantes”.
On surveille le sommeil, l’alimentation, le développement émotionnel, les écrans, la gestion des émotions, la motricité fine et la capacité à gérer la frustration à 3 ans et demi.
Avec à la main, des tableaux croisés dynamiques du quotidien parental.
(Parfois même littéralement.)
On est devenus gestionnaires du moindre souffle familial.
Et dans tout ça, il y a un paradoxe cruel :
Plus on cherche à bien faire, plus on s’éloigne du lien.
Plus on veut être “le bon parent”, plus on court après un rôle impossible.
À force d’optimiser, j’ai oublié d’habiter
Je sais ce que c’est. Je le vis. Je l’ai vécu.
Je l’entends chaque semaine dans les récits des parents que j’accompagne.
Un jour, on s’énerve pour une chaussette qui traîne,
Et l’instant d’après, on se demande : “Mais qui suis-je devenue ?” “Est-ce vraiment moi qui dit ça ?”
On parle “gestion des émotions” à un enfant de 7 ans alors qu’on vient de hausser la voix comme un orage. Et l’orage a bien pété. Il s’est entendu à des kilomètres à la ronde.
On coche les cases, on suit les guides, on lit les bons livres… (du moins ceux qu’on croit être les bons livres)
Et pourtant, le soir venu, on se demande si on n’a pas tout raté. Si quelque part en chemin on n’a pas pris la mauvaise intersection, car sur la carte il n’y avait pas écrit qu’on devrait prendre un chemin de chèvre, totalement escarpé et sur lequel à chaque pas les cailloux roulent sous les pieds.
Alors j’ai fait un pas de côté
J’ai arrêté de croire que je devais tout piloter.
J’ai commencé à écouter ce qui tremblait en moi.
Et à regarder mes enfants non pas comme des projets en développement (même si, soyons honnêtes, ils le sont aussi un peu), mais comme des êtres à rencontrer. Encore et encore.
J’ai remis du jeu là où il n’y avait que des enjeux.
Du silence là où il y avait des injonctions.
Et du vivant là où il y avait des procédures.
Et du rire, beaucoup de rires.
Pas toujours. Pas parfaitement. Mais suffisamment pour respirer.
Et pour retrouver ce qui m’échappait : le lien.
Pourquoi je vous raconte ça ici, et maintenant ?
Parce que je ne suis pas la seule à avoir eu ce vertige.
Et parce que je ne crois pas aux injonctions de plus : plus d’organisation, plus de bienveillance, plus de contrôle.
Je crois au moins mais mieux.
À l’ajustement. Au recul. À la tendresse qui fait dérailler le système.
À l’humour comme levier. À la présence comme seule stratégie.
Je ne vous propose pas une méthode miracle.
Je vous propose un changement de posture.
💬 Pour redevenir parent, pas manager. Même si on peut faire beaucoup de parallèle entre management et parentalité, cela n’en reste pas moins deux métiers distincts, qui ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre et qui se complètent.
🧭 Pour sortir de la performance et revenir au lien.
✨ Pour entendre, au cœur du chaos, cette petite voix qui murmure : “Tu as le droit d’être humain. Et c’est déjà immense.”
🔁 Envie de sortir du rôle de PDG parental ?
👉 C’est exactement ce que je fais en accompagnement.
Je vous aide à remettre de l’oxygène dans le quotidien, à retrouver une boussole intérieure, et à construire une parentalité qui vous ressemble — pas celle d’un tableau Excel (ou d’un tableau Pinterest).
📍RDV en visio ou au cabinet.
C’est peut-être le bon moment pour reprendre votre place.
Pas celle du PDG. Celle du parent vivant, vibrant, un peu cabossé, mais libre.
PS : Cet article vous a parlé ?
Vous êtes parent, épuisé·e, en pilotage automatique ?
📩 Vous pouvez me contacter pour en parler. Je vous répondrai, vraiment.
Et si vous êtes déjà en redressement judiciaire émotionnel… il y a des solutions.