De “je subis ma parentalité” à “je la vis pleinement”

Chronique d’un glissement doux, douloureux… et libérateur

🟡 Note de l’autrice
Ce texte est un témoignage, pas un étalage.
Ce n’est pas un mode d’emploi, ni une vérité universelle.
C’est le récit d’un moment clé dans mon chemin de mère, un basculement qui m’a transformée, profondément et durablement.

Si j’ai choisi de le partager, ce n’est pas pour faire la morale, abonder dans un sens ou dans l’autre. Si j’ai choisi de le faire (et ça m’a demandé du temps et du courage), c’est parce que je sais que d’autres vivent cela aujourd’hui (pas exactement la même chose mais un vécu similaire) — souvent en silence, parfois avec honte.

Et qu’il est possible d’en sortir. De transformer. D’habiter autrement sa parentalité.

Il y a des phrases qui font basculer une vie. Pas parce qu’elles sont belles. Mais parce qu’elles font mal. Et qu’elles mettent en lumière une vérité qu’on ne voulait pas voir.

“Donne-moi une fessée si ça peut te soulager.”

C’est mon enfant qui m’a dit ça, un jour. Je venais de lui dire, les dents serrées : “Je suis tellement énervée que j’ai envie de te donner une fessée. Mais je me retiens, parce que ce n’est pas bien.”

Et il m’a répondu ça.

Je me suis figée. Glacée. Je crois que je suis devenue livide.

Pas parce que je suis une mère maltraitante. Mais parce que j’étais une mère au bout. Épuisée. Engluée dans une parentalité que je subissais… sans me l’avouer.

Et cette phrase, c’est elle qui a tout fait basculer (bon, elle et la prise de conscience que j’étais en plein burn-out — tout était lié, imbriqué). Cette phrase de mon enfant m’a giflée plus fort que je ne l’aurais jamais fait. Cela m’a d’ailleurs plutôt fait l’effet d’un coup de poing.

Elle m’a renvoyée à une vérité brute : je ne vivais pas ma parentalité. Je la subissais.

Ce n’est certainement pas un moment dont je me vante et dont je suis fière. Mais c’est une scène qui a eu l’effet d’un électrochoc, qui m’a aidée à prendre conscience de certaines choses et à avoir le courage de les transformer.

Et je m’en souviens encore, des années plus tard. Cette scène, c’est mon garde-fou. Mon Giminy Cricket.

Quand je commence à m’oublier, à me tendre, à me durcir, je revois cette scène, et une voix intérieure me dit :

“Plus jamais.”

C’est mon signal d’alerte. Celui qui me rappelle que si j’en arrive là, c’est moi qu’il faut que je prenne en charge. Pas eux. Jamais eux. Eux ne font que refléter mon stress, mon mal-être ou autre chose. Eux ne sont souvent que le reflet de mes tornades intérieures.


📉 Est-ce que je subis ma parentalité ?

On ne le voit pas toujours tout de suite. Voici quelques signes fréquents d’une parentalité subie (et non choisie) :

  • Vous vous levez déjà épuisé·e.
  • Vous réagissez de manière disproportionnée pour “un rien”.
  • Vous avez perdu le goût de jouer, de rire, de partager.
  • Vous ressentez de la honte ou de la culpabilité… même sans “raison”.
  • Vous avez l’impression de ne plus vous reconnaître.
  • Vous vous dites : “Je n’y arrive plus”… mais vous continuez, coûte que coûte.

👉 Si vous cochez plusieurs de ces signes, il ne s’agit pas d’un échec personnel. Il s’agit d’un système en alerte.

Et il existe des ressources pour en sortir (et nous pouvons en parler ensemble).


💥 Le point de rupture

Un matin, je n’ai pas pu me lever. Mon corps a lâché. Mon esprit aussi.

Le médecin m’a arrêtée. Et j’ai commencé à mettre des mots sur ce que je vivais. Du moins, à essayer.

C’est aussi à ce moment-là que j’ai revu cette scène avec mon enfant. Celle de la “fessée”. Celle de la phrase. Et je me suis dit : “Ce n’est pas moi. Ce n’est pas la mère que je veux être.”


🫂 J’aurais voulu qu’on m’écoute, pas qu’on me sauve

À cette époque, j’aurais aimé qu’on me dise : “Tu n’es pas seule. Tu n’es pas mauvaise. Tu es juste à bout.”

Mais ce que j’aurais aimé encore plus, c’est qu’on me laisse parler. Pas me juger. Pas me corriger. Juste m’écouter. M’accorder du temps. Me redonner de l’espace.

Heureusement, j’ai trouvé des soutiens. Des thérapeutes. Des accompagnantes. Une coach-thérapeute qui m’a permis de faire un vrai travail de fond.

Et j’ai compris que le burn-out (parental + professionnel) n’était pas un accident. C’était une alarme. Une pièce du puzzle. Et aussi, quelque part, une ouverture.


🌱 J’ai cessé de vouloir faire “comme il faut”

J’ai arrêté de chercher la méthode parfaite. J’ai arrêté de lire des livres pour “réussir” ma parentalité.

J’ai commencé à m’occuper de moi. À faire de la sophrologie. À me reconnecter à mon corps. À aller en thérapie. À parler. À pleurer (beaucoup). À réparer.

Et surtout, j’ai arrêté de me battre contre moi-même. Et de m’en vouloir.


👣 Aujourd’hui, ma parentalité n’est pas parfaite. Mais elle est vivante.

Je ne cherche plus à ressembler à un modèle. Je suis juste moi. Avec mes qualités, mes défauts, mes ratés et mes élans.

Je m’écoute. Je me respecte. Je ne mets plus mes enfants sur un piédestal au détriment de ma santé mentale.

Est-ce que je suis devenue une mère zen ? Non.

Il y a encore des cris. Des tensions autour des écrans. Des jours où je pleure.

Mais il y a aussi plus de câlins. Plus de rires. Plus de présence. Plus de vrai.

Je parle de mes émotions. Je dis quand je suis à bout. Et je m’autorise à être imparfaite.


👧 Et mes enfants dans tout ça ?

Ils n’ont pas dit : “Wahou maman tu as changé.” Ils se sont adaptés.

Et peu à peu, l’ambiance à la maison est devenue plus douce. Ils savent qu’ils peuvent être eux-mêmes. Qu’ils peuvent dire non. Qu’ils peuvent ne pas être d’accord avec moi.

Mais ils savent aussi que, quoi qu’il arrive, je suis là. Présente. Sincère. Vivante. Aimante. Faillible.

Et que je les aime. Toujours. Jusqu’à la lune et retour.


🧭 Ce que cette scène m’a appris, profondément

Je n’ai pas changé de parentalité du jour au lendemain. Mais j’ai changé de cap.

J’ai choisi une voie plus juste pour moi. Ni celle de l’autorité écrasante, ni celle du laisser-faire où je me perds.

Une voie incarnée, où je me relie à ce que je ressens. Une voie ajustée, où je peux poser un cadre clair sans me renier. Une voie humaine, où la fatigue a le droit d’exister, mais ne dicte plus mes réactions.

Aujourd’hui, ma parentalité n’est pas parfaite. Mais elle est vivante. Et je m’y sens à ma place.


✨ Si ce que je partage ici résonne…

Si vous vous sentez fatigué·e, seul·e, coincé·e dans un rôle qui ne vous ressemble plus… Vous n’êtes pas obligé·e de continuer comme ça.

Vous avez le droit d’être soutenu·e. D’en parler. Et d’explorer d’autres façons de vivre votre parentalité.

👉 Sur ce blog, je partage des clés, des récits, des expériences. 👉 Et si vous ressentez le besoin d’être accompagné·e, je suis là pour en parler →


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