🎒 Charge mentale & enfants atypiques : pourquoi c’est si lourd (et si invisible)
On parle beaucoup de charge mentale dans les familles : la liste des courses, les repas à prévoir, les rendez-vous médicaux, les devoirs, la lessive…
Bref, tous ces petits cailloux qu’on garde en tête et qui finissent par peser comme une montagne.
Mais quand on a un enfant atypique — diabète, TDAH, dys, TSA ou autre (vous pouvez choisir ou cumuler… tout est possible 😅) — cette charge mentale prend une autre dimension.
👉 On passe de la ceinture blanche à la ceinture noire directe.
Et on ne comprend pas toujours pourquoi c’est si dur.
Cette charge mentale ne s’arrête jamais.
Elle est partout, tout le temps.
Et surtout : elle est invisible pour les autres (sauf quand ils y sont confrontés eux-mêmes et lâchent un “mais c’est comme ça tout le temps ?” … Oui. C’est le quotidien, en tous cas le mien).
🍽️ Quand un repas devient une équation
L’autre jour, je suis tombée sur un Reel d’une jeune femme diabétique de type 1 qui expliquait tout ce qu’elle doit faire pour un simple repas.
Et ça m’a frappée : c’est exactement ce que nous faisons avec ma fille.
Tous les jours. Tous les repas. Goûters compris.
Un repas, pour elle, ce n’est pas juste “manger”. C’est :
vérifier qu’il n’y a pas de gluten (en plus d’être diabétique, elle est coeliaque),
calculer les glucides de chaque plat,
entrer les données dans le contrôleur (ce “téléphone” qui pilote sa pompe à insuline),
vérifier la glycémie avant,
lancer le bolus d’insuline (et vérifier la cohérence),
attendre le bon moment pour manger (ni trop tôt, ni trop tard),
équilibrer l’assiette pour éviter les pics,
ajuster si elle cale avant la fin,
penser au dessert (et recalculer si on l’a oublié au départ),
surveiller après, parce qu’il y a toujours une marge d’erreur.
👉 Tout ça pour un seul repas.
Alors qu’une personne “ordinaire” s’assoit, mange… et c’est fini.
Et cette année, avec sa rentrée en 6e, une nouvelle variable s’ajoute : la cantine.
Elle en rêvait — synonyme de copines, de sociabilité, d’intégration — mais c’est aussi une suite de micro-décisions supplémentaires.
À 11 ans, elle choisit ses plats, rajoute des tomates “parce qu’il faut des légumes”, calcule ses glucides et lance son bolus toute seule.
Mine de rien, à son âge, elle est déjà plus responsable que beaucoup d’adultes en matière d’hygiène de vie et d’alimentation.
👩👧 Et côté parent ? La vigilance continue
Un autre Reel montrait une maman d’enfant diabétique.
J’ai eu l’impression de voir ma vie en accéléré :
les alertes quand la glycémie monte ou descend,
la surveillance la nuit (parfois juste pour se rassurer),
les rappels pour ne rien oublier (collations, sucres rapides, matériel…),
les départs en week-end où on double-check tout (pompes, capteurs, insuline, bandelettes…),
les calculs pour le sport,
le suivi du matériel, vérifier qu’il n’est pas périmé (!).
Ce n’est pas forcément “lourd” à chaque fois.
Mais c’est constant.
Une série de micro-choix qui tournent en arrière-plan, comme un logiciel qu’on ne peut jamais fermer.
Et quand on met tout ça bout à bout, on comprend pourquoi cette fatigue est si intense.
👉 Parce que ce n’est pas seulement de la gestion logistique : c’est de la vigilance permanente.
🧩 Tous les atypismes, une couche de plus
Ce que je décris pour le diabète, d’autres le vivent pour :
un enfant dys → adapter chaque apprentissage, penser aux aménagements, anticiper les devoirs, relire, chercher des stratégies,
un enfant TDAH → rappeler dix fois, structurer l’emploi du temps, anticiper les oublis, gérer les débordements,
un enfant TSA → préparer les transitions, éviter les imprévus, accompagner les crises sensorielles.
Chaque atypisme ajoute une couche.
Une vigilance.
Une série de petits ajustements invisibles.
De l’extérieur, les autres voient “juste” une maman ou un papa fatigué.
Mais à l’intérieur, c’est un tableau Excel mental à 300 colonnes, ouvert 24h/24.
Parfois, je me dis que Shiva avait plusieurs bras… moi, il me faudrait carrément plusieurs cerveaux.
🌬️ Ce que ça change d’en prendre conscience
Reconnaître cette charge mentale spécifique, c’est déjà souffler un peu.
Non, vous n’êtes pas “faible” si vous êtes épuisé·e.
Non, vous n’exagérez pas : ce poids est réel.
Oui, vous avez le droit d’être fatigué·e… parce que votre cerveau tourne sans pause, en mode hypervigilance.
👉 Et c’est essentiel aussi pour nos enfants.
Parce qu’ils vont devoir apprendre, peu à peu, à porter une partie de cette charge.
Et ça demande du temps. De la patience. Et beaucoup d’accompagnement.
🕊️ Et vous ?
Si vous êtes parent d’un enfant atypique, quelles sont les micro-décisions invisibles que vous portez au quotidien ?
👉 Partagez-les en commentaire : elles permettront à d’autres parents de se sentir moins seuls.
🎯 Micro-action : Ce soir, notez sur un post-it 3 micro-décisions que vous avez prises aujourd’hui pour votre enfant. Relisez-les avant de vous coucher. Reconnaissez que oui, elles comptent. Oui, elles pèsent. Et oui, vous avez le droit d’être fatigué·e.
💡 “Si vous vous sentez vidé·e, ce n’est pas ‘dans votre tête’. C’est parce que votre tête est trop pleine.”
📌 Pour aller plus loin
Si vous avez besoin d’un espace où déposer une partie de cette charge invisible, je vous accompagne — en coaching ou en sophrologie — pour remettre du souffle et de la légèreté dans vos journées (et vos nuits).