Ce que j’ai appris en écoutant ma fille jusqu’au bout (même si je me suis mordue la langue)
🌀 Série : Machine à laver & surcharge mentale – épisode 4/5
Parfois, ne rien dire tout de suite, c’est déjà accompagner.
Vous vous souvenez de cette métaphore que je traîne depuis quelques articles ?
Ma machine à laver en surcharge. Celle qui n’arrive plus à essorer tant qu’on ne la décharge pas un peu.
Dans cet épisode, je ne vous parle pas de lessive. Et pourtant, on est en plein dedans : trop-plein, besoin d’espace, et surtout… besoin d’un lien qui soutient au lieu de pousser.
🧍♀️ Ce matin-là, j’étais face à un mur silencieux.
Ma fille. Les bras croisés. Les yeux baissés.
Pas de regard, pas un mot, même pas un “non” franc.
Juste une tristesse dense, presque physique.
Et ce mur invisible entre nous (je déteste ces murs invisibles).
Et moi… j’ai senti monter ce réflexe bien rôdé : faire.
Réparer. Comprendre. Poser une question. Trouver une solution. Proposer une idée. Forcer une parole.
Mais je me suis rappelé ma machine à laver.
Quand elle clignote "erreur", ce n’est pas qu’elle a besoin d’un tournevis.
C’est souvent juste qu’on lui en a trop demandé. Que tout pèse trop lourd. Que ça bloque.
Alors j’ai décidé de faire autre chose. Différemment. De faire moins, en fait.
Je ne lui ai pas demandé de parler. Je ne lui ai pas proposé d’option. Je ne lui ai pas “tiré les vers du nez”.
Je me suis assise. Tout près.
Je lui ai fait un câlin tout doux, comme on approche un animal blessé.
Et je lui ai dit une seule chose : que moi aussi, je me sentais triste de la voir comme ça.
Puis j’ai attendu.
⏸️ L’écoute, ce n’est pas l’attente d’une réponse. C’est la création d’un espace.
Écouter vraiment, ce n’est pas penser à ce qu’on va dire. Ce n’est pas combler le silence. C’est laisser de la place.
Ce jour-là, il a fallu du temps.
Plus que d’habitude. Parce qu’elle ne savait pas quoi dire. Ni comment.
Parce qu’il y avait la peur d’être mal comprise, d’être jugée. Ou peut-être simplement la peur de ressentir trop fort.
Alors j’ai tenu l’espace. J’ai tenu ma langue.
Et elle a parlé. Pas tout de suite. Pas d’un seul coup.
Avec ses phrases à elle. Ses “j’sais pas”. Ses silences. Ses détours.
Elle a parlé de son frère. De ses copines de primaire. De ses livres. De ses doutes.
Un vrai méli-mélo, sans logique apparente, mais profondément vrai.
Ce n’était pas une plainte. C’était un besoin d’être vue.
🧠 Ce que les recherches confirment (et que l’expérience illustre)
La co-régulation émotionnelle est un pilier du développement affectif. Avant de pouvoir s’auto-réguler, l’enfant a besoin d’un adulte régulé, stable, présent.
Le non-jugement calme le cerveau émotionnel plus efficacement qu’une explication rationnelle.
L’écoute active, sans interruption, développe l’estime de soi et la capacité à nommer ses ressentis.
Et tout ça commence par un silence tenu. Un regard. Une main posée. Une présence.
💡 Ce que j’ai compris ce matin-là (et que je répète souvent en accompagnement)
Vous n’avez pas besoin d’avoir une réponse pour être une ressource.
Les émotions de votre enfant ne sont pas des problèmes à résoudre.
Ce n’est pas ce que vous dites qui aide, c’est qui vous êtes pendant qu’il parle.
Et surtout :
Écouter, ce n’est pas attendre votre tour pour parler.
C’est dire sans mots : “Tu peux être comme tu es ici.”
🧭 Pourquoi je vous raconte tout ça ici
Parce que dans mes accompagnements - avec des ados débordés, des femmes épuisées, ou des parents à bout - on revient souvent à cette question : comment être présent sans tout porter ?
Et ma réponse est souvent la même :
Découper, alléger, écouter… ce ne sont pas des petits gestes.
Ce sont des actes éducatifs puissants. Des fondations.
Et vous, quelle est la dernière fois où vous avez juste écouté ? Sans corriger. Sans remplir.
Et si vous vous offriez, vous aussi, ce type d’écoute ?
📩 Besoin de retrouver du lien, de l’élan ou d’un peu d’espace sans tout reprendre à zéro ?
Je vous accompagne, pas à pas :
→ En coaching individuel (parents, ados, femmes en surcharge mentale)
→ À travers le programme “Destination Harmonie Familiale” pour souffler sans sacrifier l’essentiel
→ Ou lors d’un échange ponctuel pour reprendre le fil
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